Du bist eine Heldin – aber ich lebe noch! – Tu es une héroïne – mais je suis encore en vie, moi!

Ismene – eine Aufführung am TNS in Strasbourg

Ismène (c) Michel Boermans

Ismène (c) Michel Boermans

Über eine Stunde lang beherrscht sie die Bühne. Sie sitzt, geht, steht, liegt – nackt. Falsche Perlenketten hängen um ihren Hals, wie ein breites Collier und dennoch bleiben ihre Brüste frei. Marianne Pousseur verkörpert Ismene, die Schwester der tragischen, griechischen Gestalt Antigone, die sich dem König widersetzt und ihren Bruder begräbt. Sie soll an dieser Heldentat sterben, wenngleich auch von eigener Hand – und eine ganze Reihe von Selbstmorden nach sich ziehen.

Der Grieche Yannis Ritsos (1909-1990) verlieh in seinem Stück „La quatrieme dimension“ Ismene eine Stimme, die Marianne Pousseur aufnimmt und in einem zeitlosen Stück aufführt, in welchem sie der Frage nachgeht, ob es jedem Menschen möglich ist, ein Held zu sein. In einer überwältigenden Inszenierung, die vor allem durch die wunderbare Lichtführung beeindruckt und in welcher die Sängerin und Schaupielerin – Pousseur übt beide Berufe aus – in einem flachen Wasserbecken agiert, ruft Ismene Erinnerungen wach, die sie in ihre Kindheit zurückführen. Sie beschreibt eindringlich die Eifersucht auf ihre Schwester, aber auch ihre tiefe Trauer. Musikalische Einschübe, wie zum Beispiel ein imaginäres Kinderduett mit Antigone, bei welchem eine Stimme von Band eingespielt wird, zeigen, welche Stimmgewalt die Protagonistin auf der Bühne besitzt. Wenn sie in Wahnvorstellungen verfällt, die sich in Raserei äußern, brüllt und quietsch Ismene, wenn sie sich an die schöne Zeit ihrer Kindheit erinnert, fällt sie in einen feinen Singsang und wenn sie ihrer übermächtigen Schwester gedenkt, wird ihre Stimme so scharf wie ein Messer. Das Stück ist angesiedelt zwischen Sprechtheater und konzertanter Aufführung, wobei das Spiel immer im Vordergrund bleibt. Erde, Sonne, Feuer und Wasser, alle Elemente werden eingebunden in die Geschichte, deren Ausgang unklar bleibt, aber im Bild, welches zum Schluss präsentiert wird, dennoch auf den Tod Isemenes hinweist. Sie liegt, dem Publikum abgewandt, im flachen Wasser und aus ihrem Mund scheint sie ihren Odem zu verströmen; sichtbar gemacht in einem leicht pulsierenden, weißen Nebelzug, der sich von ihrem Kopf weg bewegt. Ismene ist es gelungen, ihre Schwester sowie viele Helden, die sie in ihrem Leben sterben gesehen hat, zu überleben. Und dennoch bezahlt sie dieses Leben mit Einsamkeit und der Last der Erinnerung.

Marianne Pousseur schuf in der wunderbaren Inszenierung von Enrico Bagnoli eine Figur, die stellvertretend für all jene Menschen angesehen werden kann, die sich lieber dem Leben widmen, als Heldentaten zu begehen. Oder ist es nicht auch eine Heldentat, jeden Tag von Neuem aufzustehen, sich zu waschen, seine Kinder zu versorgen und seiner Arbeit nachzugehen?

Ismene wurde im Rahmen der Festivals Musica im TNS (Theatre national de Strasbourg) aufgeführt.
Weitere Informationen unter: https://www. festival-musica.org

Ismène – un spectacle au TNS à Strasbourg

Ismène (c) Michel Boermans

Ismène (c) Michel Boermans

Plus d’une heure elle domine la scène. Elle est assise, debout, elle marche, elle est couchée – nue ! Elle a des sautoirs en fausses perles autour du cou, comme un immense et large collier qui laisse pourtant apparaître ses seins.

Marianne Pousseur incarne Ismène, la sœur d’Antigone, une figure grecque, tragique, qui affronte le roi et enterre son frère. Cet acte héroïque met fin à sa vie, même se c’est par sa propre main et doit engendrer toute une série de suicides.

Le grec Yannis Ritsos (1909 – 1990) donne dans sa pièce « La quatrième dimension » la voix à Ismène. Marianne Pousseur, son porte-parole dans œuvre   intemporelle pose la question si tout être humain est capable d’être un héros. Dans une mise en scène époustouflante, qui subjugue surtout par sa fabuleuse lumière dans laquelle évolue l’actrice et chanteuse. Marianne Pousseur fait les deux métiers en même temps. Elle agit dans un bassin d’eau peu profond et invoque des souvenirs d’Ismène que la ramènent à son enfance.

Elle décrit de façon insistante la jalousie qu’elle éprouve vis-à-vis de sa sœur, mais elle parle aussi de son deuil profond.  Grâce aux musiques qui viennent s’intercaler, comme par exemple un duo d’enfants avec Antigone, dont on entend la voix sur une bande, on a un aperçu de la puissance vocale de l’artiste sur la scène. Quand elle est en proie de délires, exprimés dans une sorte de folie furieuse, Ismène elle hurle et couine. Quand elle se rappelle la belle époque de son enfance, elle chantonne doucement. Les souvenirs de sa sœur surpuissante  aiguisent sa voix comme un couteau.

La pièce se situe entre le théâtre parlé et le spectacle musical, tout en mettant le jeu d’acteur au premier plan. Le terre, le soleil, le feu et l’eau – les quatre éléments font partie de cette histoire à l’issu incertaine, mais avec tout de même à la fin des indices qui indiquent la mort d’Ismène. Elle gît dans l’eau, le dos au public et semble expirer son dernier souffle par sa bouche, matérialisé par une espèce de brume blanche. Ismène a réussi à survivre à sa sœur ainsi qu’à tant de héros qu’elle a vu mourir tout au long de sa vie. Pourtant, le prix qu’elle paie pour cette vie est élevé : La solitude et le souvenir.

Dans cette pièce, si merveilleusement  mise en scène par Enrico Bagnoli,  Marianne Pousseur a crée un personnage, qui représente tous ceux qui préfèrent vivre plutôt que chercher à être des héros. A moins que se lever tous les jours, se laver, s’occuper de ses enfants et aller au travail soient des actes héroïques.

Ismène est un spectacle dans le cadre du Festival Musica au Théâtre national de Strasbourg.

Traduit de l´allemand par Andrea Isker.

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