Präzision und Klangfülle beim Auftaktkonzert des OPSPrécision et plénitude pour le concert d’ouverture de l’OPS

Volodin Marco©Borggreve press photo 031

Der Pianist Marco Volodin (c) Borggreve

Mit zwei bekannten Konzerten eröffnete Marc Albrecht mit seinem Orchester, dem OPS (Orchestre Philharmonique de Strasbourg) die neue Konzertsaison. Ludwig van Beethovens Klavierkonzert Nr. 4 stand genauso am Programm wie die anspruchsvolle 3. Symphonie von Anton Bruckner. Dass sich Albrecht damit auch einen persönlichen Wunsch erfüllte liegt auf der Hand, zählen doch beide Komponisten zu jenen, mit denen er sich bisher schon intensiv auseinandergesetzt hat und auch in Zukunft immer wieder auseinandersetzen wird. Wie er in einem Interview einmal sagte, zählen sie zu jenen Favoriten, denen er zeitlebens in seiner Arbeit verbunden sein möchte. Von Beginn weg konnte das OPS unter Albrecht zeigen, worin die Stärken dieser Kombination bestehen. Das Zusammenspiel zwischen Orchester und Dirigenten findet auf einem Niveau statt, das sich erst bei längerer Zusammenarbeit auf dieser Verständnisebene ergibt. Dass Marc Albrecht nun schon beinahe 6 Jahre das Straßburger Orchester dirigiert, hinterließ ganz offenkundig seine Spuren. Eine extreme Farbigkeit in der Dynamik trug schon in den ersten Augenblicken von Beethovens Klavierkonzert dazu bei, das Publikum in seinen Bann zu ziehen und zeigte zugleich auf, was an diesem Abend insgesamt zu erwarten war. Der 1977 in Petersburg geborene Volodin übermittelte rasch, dass sowohl Einfühlungsvermögen als auch Kraft in seinem Spiel liegt. Bestens unterstützt vom Orchester gelangen ihm die extrem lyrischen Passagen des zweiten Satzes so überzeugend, dass eine größere Spannung im Ausdruck nicht mehr denkbar war. Die dahinterliegende Idee, die Geschichte und Dramatik von Orpheus und Euridike zu beschreiben, wurde in seiner musikalischen Umsetzung durch den Ausdruck tiefer Traurigkeit und gespannter Dramatik deutlich. Seine Übereinstimmung mit Marc Albrechts Interpretationsweise, welche die jeweiligen Melodieführungen, und waren sie auch noch so zart, ganz organisch und harmonisch aus dem großen Erzählfluss hervorhoben, machte die Aufführung zu einem Erlebnis. Beethovens 4. Klavierkonzert gilt als eines der ersten, in welchem der Komponist die Verschränkung mit dem symphonischen Ausdruck des Orchesters ausführte. Albrechts und Volodins Ausführung, der, je länger das Konzert dauerte umso inniger in die Musik eintauchte, wurden dem mehr als gerecht. Trotz aller Emotionen war die Klarheit der Komposition stets nachvollziehbar. Ein Grenzgang, der nur dann gelingt, wenn alle Beteiligten das dahinter stehende Konzept verstehen und umsetzen.
Mit Bruckners 3. Symphonie kam ein schier endloses Brausen und Wogen, ein Nachklingen und Luftanhalten in den Konzertsaal, das sich über alle vier Sätze in der gleichen Intensität erstreckte. Die Bläser zeigten sich – in diesem Werk extrem gefordert – in Bestform. Wie Albrecht im zweiten Satz einen schönen melodischen Bogen als einzigen Guss durch den kompletten Streichapparat ziehen ließ, war atemberaubend schön. Jede noch so kleine Stimmungsänderung, die Bruckner wie am Fließband zu erzeugen wusste, wurde von den Musikerinnen und Musikern aufgenommen und farbenprächtigst wiedergegeben. Wie sehr Kritiker in ihrer Zeit gefangen sind und Qualitäten von Werken nicht erkennen können, zeigt wohl auch eine Kritik von Eduard Hanslik, einem Zeitgenossen Bruckners, der in Zusammenhang mit seiner Musik davon sprach, dass diese „unnatürlich aufgeblasen und krankhaft verderblich“ sei. Vielleicht störte ihn gerade jene Vielfältigkeit in der Komposition, die das Werk sosehr auszeichnet und interessant macht. Bruckner selbst revidierte die Symphonie mehrmals, und hatte sich in der dritten Fassung sosehr von der Ursprungsversion entfernt, dass zwar die Widmung für Richard Wagner, den er glühend verehrte, geblieben war, sie musikalisch aber kaum mehr an sein Vorbild erinnerte. Anton Bruckner müsste Marc Albrecht mehr als nur seinen Statthalter bezeichnen. Bruckner selbst, der das Dirigieren von großen symphonischen Orchestern nicht gewohnt war, war es bei der Uraufführung nicht gelungen, die Qualitäten dieser Symphonie ins rechte Licht zu rücken. Albrecht hingegen zeigte sich als wahrer Alchimist mit einem Taktstock, aus dem die Funken auf die Musikerinnen und Musiker übersprangen. Wie bei all seinen Dirigaten liegen bei ihm in der Erarbeitung neben einer extrem Klangdurchlässigkeit und damit einhergehenden Nachvollziehbarkeit in gleichem Maße die Emotionen auf der Waagschale. Die Rasanz, in welcher er in den letzten Satz einstieg, kann auch als Kennzeichen seiner Interpretationen des deutsch-österreichischen Repertoires von Bruckner, über Mahler bis hin zu Strauß angesehen werden. Wann immer er mit großer Attitüde agieren kann tut er es vorbehaltlos, egal, was er dabei von seinem Orchester dabei auch abfordert. Dass das OPS ihm bedingungslos folgen kann zeigt, wie hoch die Qualität der Musikerinnen und Musiker ist. Das Auftaktkonzert in dieser Saison, welche zugleich die letzte von Marc Albrecht in Straßburg ist, geriet so zu einer absoluten Spitzenleistung von Dirigent und Orchester, wenn man so will, zu einem symphonischen Gesamtkunstwerk im Konzertsaal.

Volodin Marco©Borggreve press photo 031

Le pianiste Marco Volodin (c) Borggreve


Marc Albrecht et son orchestre OPS, Orchestre Philharmonique de Strasbourg, ont ouvert la nouvelle saison avec deux concerts connus : le concerto pour piano n° 4 de Ludwig van Beethoven et l’exigeante symphonie n° 3 d’Anton Bruckner. Il est évident que ce choix d’Albrecht fut guidé par ses propres préférences, puisque son travail s’articule principalement autour de ces deux compositeurs. Et ceci ne changera pas d’aussitôt. Dans l’une des interviews qu’il a accordée par le passé, il a précisé que ces deux compositeurs étaient ses favoris et qu’il entretiendrait des liens étroits avec eux pendant toute sa vie.

Des les premières mesures, Marc Albrecht a permis à l’OPS de montrer les résultats de sa collaboration avec l’orchestre. Celle ci se situe à un niveau qui ne peut être atteint qu’au bout d’un temps certain. C’est l’évidence même que le travail fourni par Marc Albrecht depuis presque 6 ans a porté ses fruits : dès les premières mesures du concerto de Beethoven, le public fut conquis : la coloration de la dynamique de l’œuvre était exceptionnelle, le ton de la soirée était donné.

Le pianiste Alexei Volodin, né en 1977 à Petersburg, a réussi à transmettre immédiatement la force et la sensibilité de son interprétation. Pendant le deuxième mouvement, parfaitement soutenu par l’orchestre, il a joué avec une telle perfection les passages très lyriques qu’il était difficile d’imaginer plus grand tension dans l’expression : de la sorte, l’immense tristesse et l’intense moment dramatique censés raconter l’histoire d’Orphée et Eurydice, n’auraient pu être mieux exprimés. Son interprétation était en accord total avec celle de Marc Albrecht. Dans sa façon de faire ressortir les différentes mélodies de manière aussi organique et harmonique, aussi tendres furent-elles, le chef d’orchestre a fait de cette représentation une véritable expérience.

Le concerto n° 4 de Beethoven passe pour être le premier où le compositeur a lié d’une certaine façon le piano et l’expression symphonique de l’orchestre. Plus le concert avançait, plus Volodin plongeait dans la musique. Son interprétation et celle d’Albrecht étaient à tout point de vue à la hauteur de l’œuvre. Mais malgré toutes ces émotions, la composition resta claire et compréhensible. Une démarche qui ne fonctionne que si tous les protagonistes comprennent le concept qui en est la structure et qu’ils sachent le transposer.

Avec la 3° symphonie de Bruckner, un bruissement, une houle sans fin et une résonnance envahissaient la salle de sorte que le public retint son souffle. Les quatre mouvements étaient de la même intensité. Les instruments à vent qui sont fortement sollicités par cette œuvre étaient dans une forme époustouflante. La façon dont Albrecht a fait perdurer en un seul tenant le bel arc mélodique à travers tous les instruments à cordes, était d’une beauté à couper le souffle.

Chaque variation d’ambiance que Bruckner savait fabriquer à la chaîne était absorbée par les musiciennes et musiciens pour être ensuite restituée dans une richesse de couleurs inimaginable.

Un article d’Eduard Hanslik, critique de musique et contemporain de Bruckner, prouve que les critiques de musique peuvent parfois être prisonniers de leurs temps au point de ne pas être capable de reconnaître la qualité de certaines œuvres. Hanslik a qualifié la musique de Bruckner d’artificiellement enflée et de maladivement décadente. Peut-être était-ce la diversité dans la composition qui dérangeait autant le critique alors que c’est justement elle qui rend cette œuvre aussi singulière et intéressante. Bruckner a retravaillé sa symphonie à plusieurs reprises. La troisième mouture fut tellement éloignée de la version d’origine que seulement la dédicace à Richard Wagner, dont il fut un fervent adorateur, restait intacte. En revanche, d’un point de vue musical, pratiquement plus rien ne rappelait son idole.

Si Anton Bruckner avait la possibilité de juger la prestation de Marc Albrecht et s’il le définissait simplement comme une sorte d’administrateur de son œuvre, ce serait insuffisant. Car le soir de la première de la symphonie, Bruckner lui-même, peu habitué à diriger de grands orchestres symphoniques, n’avait pas réussi à mettre en valeur les qualités de sa composition. Albrecht en revanche s’est relevé être un véritable magicien de la baguette dont l’étincelle avait atteint l’ensemble des musiciennes et musiciens.

Comme le montre chacun de ses concerts, dans le travail d’Albrecht la transparence et la compréhension qui en résulte ainsi que l’émotion de l’œuvre sont en parfait harmonie.

Le tempo élevé avec lequel Albrecht a commencé le dernier mouvement peut être considéré comme la manière du chef d’orchestre d’interpréter le répertoire austro-allemand qui va de Bruckner, à Strauss en passant par Mahler. A chaque fois qu’il a l’occasion d’agir avec une grande attitude, il ne s’en prive pas, quelles que soient les difficultés que cela peut comporter pour l’orchestre. Que l’OPS soit capable de suivre Albrecht sans réserve montre la qualité exceptionnelle des musiciennes et musiciens.

Le concert d’ouverture de cette saison, qui est en même temps la dernière saison d’Albrecht à Strasbourg, était une prestation du chef d’orchestre et de l’OPS  de tout premier ordre: une œuvre d’art symphonique dans une salle de concert.

Texte traduit de l’allemand par Andrea Isker

Previous

Next

Kommentar absenden

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert

Pin It on Pinterest